Le projet DESIRA-MARIGO, financé par l’Union européenne sur une durée de 4 ans, concerne la transition agro-écologique des pratiques maraichères en zones péri urbaines qui contribueront à une transformation durable et productive de l’agriculture et des systèmes alimentaires de la Côte d’Ivoire. Ce projet de recherche/action propose de développer des interactions à bénéfices réciproques (mutualisme) entre les acteurs des territoires périurbains et en particulier entre maraichers et éleveurs mais aussi entre producteurs et consommateurs, favorisant une économie circulaire locale et des circuits courts d’approvisionnement. Le projet cible quatre zones péri-urbaines qui sont celles d’Abidjan, de Yamoussoukro, de Bouaké et de Korhogo. Le projet s’articule autour de 6 groupes d’activités ou workpackages interactifs déclinés en activités mettant en jeu des compétences pluridisciplinaires. Le workpackage quatre « santé des plantes » porte sur la mise en place d’innovations agroécologique contre les bioagresseurs des plantes maraichères pour permettre la transition agroécologique. Les objectifs de ce workpackage consisteront à établir un diagnostic de la santé des principales plantes cultivées et de recenser leurs ravageurs et maladies (4.1) ; à tester et mettre en démonstration des innovations agroécologiques pour protéger ces cultures contre les bioagresseurs (4.2) ; et à coconstruire et évaluer des systèmes de culture agroécologiques diversifiés et productifs (4.3). Pour accompagner les producteurs dans la transition agroécologique, il est indispensable d’apprendre à intégrer dans le temps et dans l’espace les innovations disponibles localement ou transférables sous la forme de systèmes complexes.

Problématique

Aujourd’hui, les cultures maraichères en Côte d’Ivoire sont indispensables pour nourrir les populations urbaines. La demande est très supérieure à une offre qui reste peu diversifiée et de piètre qualité sanitaire compte tenu des mauvaises pratiques phytosanitaires. En raison des enjeux de sécurité alimentaire et d’équilibre nutritionnel mais aussi pour proposer du travail aux jeunes et aux femmes tant pour la production que pour la transformation, la filière maraichère est devenue une priorité nationale. Cependant la filière étant très peu structurée et encadrée, les mauvaises pratiques agricoles sont généralisées. Elles sont basées sur une utilisation excessive d’intrants chimiques, un non respect de doses et des traitements avant récolte. Fort de ce diagnostic réalisé dans le cadre du projet Desira Marigo, les solutions agroécologiques qui sont proposées au sein des plateformes multi-acteurs reposent sur des techniques simples et accessibles. Parmi celles-ci, l’intégration d’une ruche dans les exploitations des maraichers en transition agroécologique rencontre un véritable succès auprès des agriculteurs qui en ont fait une première expérience et qui suscite un fort intérêt pour un passage à une large échelle.

Résultats attendus

• Les principales espèces d’abeilles polinisatrices sauvages et domestiques sont identifiées. Concernant leur caractérisation génétique, il ne sera bien évidemment pas possible de réaliser ici une étude exhaustive, mais d’initier la mise en place d’une base de donnée pour les pollinisateurs Ivoriens. 
• L’impact des pollinisateurs sur le rendement est quantifié pour les principales espèces cultivées. Des comptages de fleurs et de fruits seront réalisés afin de calculer les taux de nouaison et les rendements. 
• Les producteurs sont sensibilisés aux pratiques favorisant la pollinisation sur la base de formations et d’ateliers de co-construction de systèmes de cultures 
• Le taux d’adoption des différentes techniques (gites/ruches) est évalué et leur perception par les producteurs est renseignée. 
• Le bénéfice de l’intégration d’habitats de pollinisateurs (ruche ou autres) dans les systèmes cultivés en plein champ et sous filet est caractérisé 
• L’apiculture voire l’intégration d’habitats de pollinisateurs au sein des agrosystèmes maraichers se révèle être un levier efficace pour la transition agroécologique dans les systèmes de cultures horticoles 
• Trois articles scientifiques sont publiés

Deadline : mercredi 28 février 2024

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